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pourquoi un financement participatif

Il y a de cela quelques années – oh, au moins 6 ou 7 -, je me décide à participer à un concours photo. Même si je suis plutôt dubitative (con-cours. Oh, mauvais esprit !). Qui plus est, ils ne sont souvent pas équitables*. 

 

 

Là, concours photo ‘illustrer l’agriculture bio’.

 

 

 

Là, concours photo ‘illustrer l’agriculture bio’. Concours lancé par un établissement semi-public, celui qui promeut la filière bio.

 

Alors productrice de précieuses légumes, le sujet était tout trouvé. Faire des photos de paniers débordant de légumes, plutôt beaux que laids. Naturel, simple, appétissant.

 

Pour la dimension humaine, j’avais même de belles mains masculines. Des mains qui récoltent, plantent, désherbent ou déshabillent. Oui, on dit comme ça : déshabiller les poireaux. Couper leurs racines avant la mise en terre, pour favoriser la reprise. J’avais même des mains et des sourires d’enfants.

 

 

Outre mon peu d’appétence pour mettre en scène les miens, je me suis interrogée. L’agriculture, ce n’est donc que ça ? Des beaux légumes. Des chevreaux qui tètent ? Des cochons dans la paille ? Que des images idéalisées, aseptisées ?   

 

 

J’ai décidé de présenter 5 images audit concours. En dénominateur commun : le plastique.

 

 

Bah, oui. Le plastique c’est fantastique. Enfin, Plastic le chantait. Et nous, nous en usions. A tort et à réflexion. Et puis, si toutefois nous n’y avions pas pensé, nous avions eu l’occasion d’être interpellé sur cette utilisation du plastique – par un homme, un écologiste de toujours, que j’admire pour la constance de ses engagements d’ailleurs. 

 

 

Ah (ou ha). Vous avez des tunnels en plastique ? Vous avez des paillages en plastique ? Vous utilisez des caisses en plastique ? Ah, quoi, tu couvres tes planches de plastique ?

 

 

Oui. Pas rougir. Non. Expliquer. Dans l’ordre ou en pagaille.  

 

 

L’alternative au plastique – pour le paillage – c’est (c’était) 3 ou 4 fois plus cher. Or, compte tenu de notre volonté de faire des prix accessibles et d’avoir des acheteurs, répercuter les surcoûts ? Exclu.

 

 

Et sur les planches, le plastique ? C’est pour limiter le désherbage. Pensées en pagaille à nos chers AMAPiens qui découvraient toujours étonnés des poireaux cachés – en rang, si (ouf, c’est plus simple) ! – parmi les chénopodes, les persicaires et autres fumeterres.

 

 

Quant aux tunnels plastique, leur alternative vitrée n’a même jamais été envisagée. Réservée – au moins dans nos têtes - aux productions hors sol de Prince et autres rois du Nord Bretagne.

 

 

5 photos noir et blanc présentés au concours – dans l’esprit de celles illustrant cet article.    

 

 

Pas un retour sur ma participation au concours photo, juste un très rudimentaire accusé de réception.

 

 

Bon. Ce serait mentir que prétendre que j’étais surprise. Ces images n’étaient pas celles « attendues ». Car autant vous le dire, les images retenues auraient été utilisées pour promouvoir la filière bio. 

 

 

Cette anecdote – c’en est une – pour en venir où ? Et bien, je veux être très libre du contenu de mon livre. De montrer un visage réaliste de l’agriculture.

 

Alors, pour ce faire, le plus sûr est d’en avoir les moyens.

 

D’où la campagne de financement participatif.

 

A bon entendeurs - futurs lecteurs qui sait 😉.

 

 

 


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