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ô revoir - atelier boutik concarneau

Ce texte, ci-après, a été écrit cette fin août , au retour des congés. Je ne le remanie pour le blog : je vais de suite d'ailleurs créer un espace pour les newsletters ou tri-bull'-ations.

 

Bonjour à vous,

 

Après moult échanges et réflexions, j’ai décidé d’arrêter l’atelier boutik de Concarneau, rejointe dans cette décision par mes comparses et désormais – je pense pouvoir le dire - amies.

 

L’atelier boutik devait être éphémère, il aura vécu 10 mois. J’aurai plein de choses possiblement à en dire de cette décision : le contexte, les projets, les raisons, le soutien ou pas de la collectivité, les réalités des métiers d’artistes et de créatifs, la gestion d’un lieu… Se justifier – vieille habitude, qui a tendance à refaire surface, je vais oublier. Un échec ? Je l’ai entendu. Oui. Non. De l’expérience – certainement. Ahaha. Rire jaune aussi et rire tout court - j'ai envie de retrouver ma joie* de vivre, très fort ! 

 

[…] Disons-le simplement. La femme que je suis a besoin de prendre le temps qu’elle ne s’est jamais accordé – la vie qui bouscule -, pour envisager la suite, prioriser. J’ai besoin de temps pour écrire et pas que des trucs tristes, et pas que des trucs drôles. Du temps pour écrire la vie et la mienne - c’est quand même celle que je connais le mieux (re-ahaha). J’ai besoin, pudeur ou impudeur, de la raconter, ma putain de vie, au monde entier - ou à 10 lecteurs, ce sera comme ce sera.

 

J’ai envie de témoigner de la vie d’une gamine mal ou bien poussée, c’est selon, grandie au pays des cris et des violences ordinaires. Non, pas ordinaires, non, pas tout à fait normales. De celles qui cabossent même si elles ne se voient pas.

 

Je vais me recentrer sur l’écriture – et elle sera sans doute mêlée d’images, en noir et blanc ou en couleurs. Je vais écrire sur l’agriculture, raconter le pain et transmettre, par le bouquin, ce que je n’ai pas eu le temps de faire dans le fournil. Je vais raconter les paysans, les hommes, les sensibles qui bossent à préserver la planète, et je vais raconter un homme en particulier : mon père. Ce Renaud, ce Renard. L’envie dégouline par tous les pores de ma peau. Je vais raconter. L’injustice des gamins cabossés qui déteste le salaud de bon dieu qu’on leur oblige à aller prier.

 

J’le disais à une amie - moment de suffocation perso pro -, j’ai envie d’écrire un bouquin, mais – comment dire ? – « « « différent » » (mettons plein de guillemets). Ce bouquin-ci, son titre, ce pourrait être, allez, osons : « Laisse-moi me plaindre, juste une heure ». Ce serait bref, incisif, façon Marlène Tissot. Pas sûre que ça y suffirait, une heure ou un bouquin, mais le besoin de laisser tomber les masques est là, presque douloureux. Se raconter pour raconter toutes ces vies aussi, celles de la France d’en bas qui bosse fort, pour rien ou pas assez. Les pères bosseurs avinés ruinés. Je raconterai les vies, les vraies, celles des loosers, celles de gens et des Jeanne, celles des filles de peu et des hommes de bien – et vice versa, la vie des gens normaux, quoi.

 

Bref, j’ai le sentiment très fort de la justesse de cette décision.

J’aurai voulu que ce (re)départ soit l’occasion d’organiser des trucs sympas – lectures, moments musicaux, p’tits concerts. On va s’y essayer – avis à vous qui seriez partants - mais a priori, le départ va devoir être très rapide : d’autres arrivent dans la place. Alors, on et je ferai juste ce que je peux.

 

Je vous donne rdv en tout cas la dernière semaine du mois – mardi 27 au vendredi 30 – pour un vide-atelier. Tout doit disparaître. En tout cas, ça m’arrangerait. Ca sera l’occasion de faire la place pour du neuf, comme on dit, comme j’ai envie de croire.

 

D’ici là, je vous invite – si vous êtes tenté.e par un atelier photo, aquarelle -, à regarder les dernières dates e ce mois de septembre. Après, aucune idée si ou comment ou quand je réitérerai.

 

Voilà. La bise. Les engagements de septembre seront par ailleurs honorés avec 2 causeries et enfin l’expo Paysâmes.

 

Johanne

 

* d'où le choix de Joooa pour baptiser l'atelier boutik le temps que le tienne seule, et de retenir ce nom fort probablement comme nom de marque pour l'avenir, si je décide de poursuivre en tout cas


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