Voici quelques uns des textes qui accompagnaient les photos exposées (figurant dans le livre (unique !) édité alors à l'occasion de cette exposition).
Silhouette
Un mur, construit de la main de l'homme,
colonisé par les mousses, les lichens, les algues.
Les mousses agitent leur unique aigrette.
Elles ne laissent plus rien paraître du minéral sur lequel elles s'assoient.
et là où l'on ne croit voir que des herbes, une silhouette,
celle d'un papillon,
ajoute une dimension animale à ce micro-paysage.
Survivance
L'arbre est mort.
Il a laissé en souvenir de lui
une souche
ses racines
son futur.
Il est mort et il continue de vivre.
La souche
se sculpte de mille motifs, de profils énigmatiques
de gueules ouvertes.
l'aubier se sépare de l'écorce.
L'écorce éclate, formant des colonnes qui laissent passer la lumière. Comme tout ce qui est fêlé.
Serpent de lumière
un être de la nuit à laissé un indice de son passage. Encore humide, la trace renvoie les rayons du soleil qui pénètrent entre les frondaisons. C'était le matin avec ses reflets au goût vert du dernier rayon solaire.
Cheveux de paille
Les herbes ont séché.
témoin d'un temps passé,
presque des rescapées.
Elles ont été oubliées.
Elles s'offrent au regard.
Spectacle de leur chaume blondissant, de leurs crinières vénitiennes.
Alanguies,
soutenues par le métal, lui tout en contraste,
leur fragilité saute aux yeux.
Ce n'est que fétu de paille.