Il est des passions qui nous attrapent, un jour.
La photo est l'une de celle-là.
Première photo. Premier tract (pas bougé).
Premier « clic clac ». Dans la boîte.
Et l'attente.« Temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître ».
Temps des pellicules, des films à rembobiner.
Des développements.
Rareté des clichés. Des vies entières résumées à quelques portraits.
Depuis, la photographie s'est démocratisée. La chance du numérique. Avec ses écueils : « trop » d'images. Oui. Non. Tant pis. Tant mieux.
Car si la photo peut apprendre à regarder autour de soi, quelle opportunité. Pour nous, pour la nature.
Car la photographie constitue, j'en suis sûre, un excellent media pour apprendre à ouvrir l'oeil, à observer la vie et les mondes qui nous entourent : l'univers à ras de terre et le macrocosme.
Certaines passions ne sont pas par forcément exclusives.
Il est une autre relation, de tendresse souvent intriguée, que j'entretiens avec les fleurs et les arbres. C'est d'ailleurs assez banal. Heureusement.
Les fleurs. Les corolles qui dansent au vent, les bouquets des champs, les montgolfières des pissenlits, leurs hôtes volant, butinant.-
Les arbres. Ces êtres qui nous contemplent du haut de leurs décennies. Ces chênes sous lesquels se sont reposés des générations (nos aïeux ?), où d'autres enfants se sont cachés, où des cœurs ont été gravés.
Témoins du temps, du temps qui passe et du temps qu'il fait*.
Ephémères ou immortels témoins de leur et notre temps.
Ces deux passions se conjuguent désormais au pluriel.
Les fleurs, les arbres, deviennent les sujets récurrents de ma photo.
Et la photo devient à son tour prétexte à planter
fleurs et arbres.
Pour capter des scènes colorées, pour servir de décor ou de sujet aux clichés.
La nature, qui continue d'inventer (humilité !), vient d'ailleurs parfaire les compositions, ajouter son grain de mété-eau-rite sur pétales et toiles (beauté !).
L'exposition, composée de plusieurs séries, dont 'Sphères' et 'Impressions' est le bébé de ces deux passions. Je souhaitais juste la partager.
Johanne Gicquel
* il existe une science : la dendrologie, qui étudie les arbres et permet de reconstituer, par l'étude des cernes, le climat passé et donc de dater des exemaplires âgés.
Mêmes photo ou presque pour cette expo dans les locaux de mon club photo préféré : le CRIS de Pontivy. Merci à Gérard, le président d'alors.